Obvious Child : La critique

Date : 31 / 08 / 2014 à 14h38
Sources :

Unification


Emprunté à une chanson de Paul Simon le titre Obvious Child se traduit "Enfant évident"... et par malheur pour notre charmante et farfelue protagoniste, tout cela n’est pas si évident.

Choisir de parler ouvertement, d’avortement, voilà qui est étonnant en Amérique. Mais "New York n’est pas tout à fait l’Amérique". Elle en est la porte. Et le mélange des genres et les comportements les plus extrêmes y ont leur place plus aisément que dans les autres villes "bien pensantes" du pays. Ce qui a permis à Gillian Robespierre de placer son personnage dans un environnement ouvert et compréhensif, même si tout n’est pas rose dans cet épisode de sa vie.

Etonnant donc et pas si évident d’aborder un sujet si grave sur un ton si léger. Car il s’agit bien ici d’une comédie. Romantique à souhait. Avec la rencontre amoureuse et tout... sauf que tout ça ne se passe pas dans le bon ordre et incite l’héroïne à prendre une décision radicale pour repartir à zéro.

Les comédiens sont charmants, voire touchants. La mise en scène parfois un peu classique, tout à fait "dans le genre New-Yorkais", lorgne gentiment du côté de Woody Allen, et finit par se débrider carrément, notamment lors des passages sur scène de Donna.

L’utilisation du stand-up, qui devient aussi populaire en France, offre une voie de narration parallèle intéressante, en passant par la dérision. Sans enlever, au contraire, toute l’émotion qui accompagne l’évènement. Important, mais moins grave que la morale l’affirme, d’après ce que nous dépeint la réalisatrice qui est passée par le court métrage, une première fois pour raconter cette histoire.

Et c’est en allant voir un spectacle de Jenny Slate avec ses co-scénaristes, au moment où elle écrivait son film, qu’elle a trouvé la perle : son personnage était sous ses yeux.
Elle a donc invité l’actrice, non seulement à prendre le rôle mais aussi à participer au scénario. Et il a bien fallu, car comme le souligne Jenny Slate, le stand-up est une discipline plutôt complexe et l’écriture plus fine qu’on le pense : « Le processus a été long et compliqué. Pas difficile, mais compliqué. Gillian avait déjà écrit le numéro. Il était très drôle, mais aussi très long. » explique-t-elle.

Un travail d’équipe, féminin, pétillant et corrosif. Le ton est cru et cinglant. Et il faut saluer le courage de ces dames d’avoir su l’imposer sur les écrans de la puritaine Amérique.
Nous lui souhaitons beaucoup de succès de ce côté-ci de l’océan, même si on s’en doute, le sujet viendra déranger ici aussi, quelques esprits un peu rigides.

Pour adultes et adolescents attardés.
Caustique.

SYNOPSIS

La vie de la jeune Donna Stern n’a rien de particulier : un petit ami, un job dans une librairie, sa bande de potes, des parents divorcés… Mais, chaque soir, sur une scène de Brooklyn où elle interprète son numéro de stand-up, ce quotidien banal devient une source inépuisable de sketches. Avec un humour ravageur et souvent cru, Donna y déballe sa vie intime, ne prend rien au sérieux, se moque de tout et surtout d’elle-même.
Mais, coup sur coup, Donna perd son travail, se fait larguer par son petit ami, déprime, a une aventure alcoolisée d’un soir et… tombe enceinte.
Dès lors, Donna va devoir assumer ses choix et grandir un peu – mais peut-être aussi rencontrer l’amour au moment où elle s’y attend le moins…

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 23
- Titre original : Obvious child
- Date de sortie : 3 septembre 2014
- Réalisateur : Gillian Robespierre
- Scénaristes : Gillian Robespierre, Anna Bean, Karen Maine, Elisabeth Holm
- Interprètes : Jenny Slate, Jake Lacy, Gaby Hoffmann
- Photographie : Chris Teague
- Montage : Casey Brooks, Jacob Craycroft
- Musique : Chris Bordeaux
- Costumes : Evren Catlin
- Décors : Sara K. White
- Producteur : Rooks Nest Entertainment
- Distributeur : Paradis Films

LIENS


- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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