EXCLUSIF - Les Gardiens de la Galaxie : David Krüger, la voix de Star-Lord, se confie

Rencontre avec David Krüger, un amoureux de la photographie et comédien spécialisé entre autre dans le doublage qui nous fait l’honneur de nous parler de son métier et de son parcours professionnel. Il nous donnera également son point de vue sur les nombreux films et séries auxquels il a participé dans l’ombre.

Rencontre avec un passionné dont la voix ne vous est pas inconnu.

Bonjour David, vous êtes acteur, chanteur et doubleur, qu’est-ce qui vous a poussé vers ces métiers-là ?

Bonjour. Une précision près : je ne suis pas doubleur. Beurk ! Quelle horreur ! Ce mot est affreux, et n’a été inventé que par certains journalistes et sites « spécialisés », que parce qu’il est un raccourci facile et sans saveur. Or, j’aime les choses qui ont de la saveur, et je déteste par-dessus tout les raccourcis. Comme tous mes copains en studio, je suis comédien, pas doubleur. Et une des branches qu’offre mon beau métier, et dont je suis fier de faire partie, c’est celui du doublage, autrement dit de la Post-Synchronisation.

Donc, ce qui m’a poussé à faire ce métier-là ? le métier de comédien ? Sans aucun doute, le fait d’être ce qu’on appelle un "enfant de la balle", c’est à dire d’avoir des parents qui font aussi ce métier. Mais aussi une famille dans laquelle il y a beaucoup d’artistes, comme mon frère qui est chef d’orchestre. Mais surtout une vraie passion pour les Arts, et le théâtre en particulier.

Comment devient-on "une voix" ? Racontez-nous votre parcours !

On ne "devient" pas "une voix". En tous cas, je ne me définis surtout pas comme ça.

Je suis comédien, et les métiers de la voix (doublage, jeux, pubs, docus, etc…) font parties de mon métier de comédien. Comme en font parties aussi le théâtre, les tournages, etc.

Donc la vraie question est : Comment devient-on comédien ?

Ma réponse est que, en plus d’avoir d’éventuelles facilités personnelles, cela se travaille et s’apprend d’abord en cours d’Art Dramatique. Car il est très important, voir obligatoire et primordial, de monter sur scène, de travailler des textes classiques, et de se confronter à une méthode, quelle qu’elle soit, même si on l’abandonne par la suite, ou qu’on l’oublie. Ensuite, la vie et ses rendez-vous, les ambitions, les volontés, et les rencontres, font le reste.

Mais c’est un METIER, avant tout. C’est un sacerdoce, c’est le choix de toute une vie.

MARVEL

Prochainement sort au cinéma Les Gardiens de la Galaxie où vous doublez la voix de l’acteur principal Chris Pratt (Star-Lord), comment-vous êtes-vous retrouvé dans cette aventure ?

Le DA (Directeur Artistique) m’a contacté, et j’ai passé des essais, tout simplement. Merci beaucoup à lui.

De l’extérieur, comment avez-vous vécu cette expérience cinématographique ? Et pouvez-vous nous donner votre première impression sur le film de James Gunn, sans spoiler ?

C’était un très chouette moment de travail. Le film est puissant, drôle, et vachement bien foutu. Même si nous n’avions pas les images définitives pour travailler dessus, on y a tous pris beaucoup de plaisir.

Ce n’est pas la première fois que vous prêtez votre voix pour un personnage de l’univers Marvel puisque vous avez également doublé Frank Grillo alias Crossbones dans Captain America le soldat de l’hiver, ça fait quoi de passer du méchant au sauveur intergalactique ? (rire)

Ça ne fait rien. Je veux dire par là que je ne fais que mon métier. Donc je fais les méchants quand on me le demande, et les gentils quand on me le demande aussi. J’aime autant faire l’un que l’autre. Et c’est ça qui est passionnant.

Vous avez prêté votre voix à trois reprises à l’acteur américain Guy Pearce, comment se fait-il que vous n’ayez pas été choisi pour le doubler dans le film Iron Man 3 ?

Parce que je n’ai pas été convoqué pour des essais. Soit le client et le DA ne le souhaitaient pas, ou bien n’y ont pas pensé. C’est comme ça. Je le regrette un peu, bien sûr, mais c’est comme ça.

DC COMICS

Chez la concurrence, vous avez récemment doublé l’acteur Manu Bennett (Slade Wilson/Deathstroke) dans la série de Greg Berlanti et Andrew Kreisberg, Arrow, qui débarque prochainement sur TF1, on peut le dire l’univers super-héroïque et vous c’est une grande histoire ? (rire)

Mon doublage sur Manu Bennett, dans Arrow, a été un rendez-vous bien sympathique. Guillaume Orsat qui dirige cette belle série, m’a fait confiance, sans essai. Et je l’en remercie, car bosser sur ce personnage est un vrai bonheur, une chouette "rencontre". Et puis l’équipe de copains est vraiment belle.

Pour autant, si l’univers super-héroïque dont tu parles me colle à la peau, je n’y peux rien, dans le sens où je ne fais rien pour ça. Ce sont des rendez-vous de vie très agréables, et je ne fais rien pour les provoquer, ils viennent à moi. Certains DA doivent estimer que ma voix correspond à ça, donc ils font appel à moi. C’est très chouette.

La série Arrow a renouvelé le genre du super-héros à la télé avec une atmosphère plus sombre et mélancolique, pouvez-vous nous donner votre avis sur la série ?

Je ne saurais parler de l’atmosphère, étant donné que j’ai peu de référence en la matière. Pour autant, mon avis est que c’est une très belle série, très prenante et passionnante. Je ne cache pas que je n’hésiterai pas à m’offrir les coffrets dès qu’ils sortiront. (sourire)

Vous doublez très souvent l’acteur Dwayne Johnson, récemment celui-ci a annoncé qu’il incarnerait sur grand écran le héros Shazam, serez-vous encore présent pour ce doublage ?

Je suis très heureux de prêter ma voix à Johnson depuis quelques années. Nous sommes plusieurs à l’avoir doublé, donc savoir qui sera le prochain à le faire reste toujours un mystère. Mais si on me le propose, ce sera avec beaucoup de bonheur que je répondrai présent, bien sûr.

Comment expliquez-vous le succès grandissant des super-héros au cinéma et à la télévision ?

Certainement un besoin d’identification, de se retrouver dans un univers qui sort les gens de leur quotidien... comme une projection de soi, pour trouver, chez un personnage, une force nécessaire à poursuivre la route de sa vie…
En vérité, je ne sais pas bien. Il existe certainement des études faites sur ce phénomène et cet intérêt, qui expliquent ça très bien. En tous cas sûrement mieux que moi ! (rires)

JEUX VIDEO

Depuis quelques années, les adolescents vous connaissent pour votre voix d’un personnage très célèbre d’Halo, John-117, comment avez-vous vécu l’ascension des jeux vidéo qui sont de plus en plus réalistes ?

Je dois avouer que je ne suis pas joueur moi-même. Donc, si en effet je prête ma voix à de nombreux jeux depuis 17 ans, je n’y joue pas et ne mesure pas bien cette fameuse ascension.Cela étant, je remarque tout de même, bien évidemment, l’incroyable impact de cet univers, ne serait-ce que par toutes les manifestations organisées de par le monde, et particulièrement en France.
Le réalisme est en effet fantastique, et je comprends que l’on soit totalement "pris" par un jeu, et que l’on "rentre dedans" à fond. (Jusqu’au jour, sûrement pas très lointain, où l’on pourra véritablement rentrer dedans…)
Le Major est une rencontre incroyable, depuis plus de dix ans. Et j’en suis très heureux. Pourvu que l’aventure continue le plus longtemps possible.

Pour en savoir plus

Vous êtes un grand amateur de photographie, qu’est-ce qui vous plait le plus dans cet art ?

Je suis en effet très amoureux de la photographie.
Ce qui me plait particulièrement, c’est de figer l’instant, de le rendre "immortel". Mais surtout, de capter l’âme des gens, ce qu’ils veulent cacher au monde. Et ce dont, souvent, ils se cachent eux-mêmes.

Vos projets ?

Ma famille. Et notre bonheur à tous.
Et du travail.

Vous pouvez retrouver le talent de photographe de David Krüger sur sa page Facebook

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