La Grande évasion - La Ballade de Tilman Razine : La critique

Date : 05 / 08 / 2014 à 09h23

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

La Grande évasion

La Ballade de Tilman Razine

Éditeur : Delcourt
Scénario : KRIS
Dessin : Guillaume MARTINEZ
Couleurs : DELF
Collection : Conquistador
Format : 31,6 x 25,4 cm
Pages : 48 pages
Sortie : 18 juin 2014
Prix : 14,95 €
ISBN : 978-2-7560-3367-9

Russie, printemps 1900. Le Trans-sibérien s’apprête à s’élancer pour la première fois, avec à son bord la famille impériale. Sur les bords du lac Baïkal, des milliers de bagnards s’épuisent à finaliser la construction de cette voie mythique. Mais l’espoir renaît : le légendaire bandit Tilman Razine a lancé un ultimatum, exigeant la libération des forçats. Sinon il les fera évader lui-même...

Décryptage :
Nous sommes en 1900 et le Transsibérien s’apprête à entreprendre le plus long trajet en train à travers la Sibérie. Il doit relier Moscou à Vladivostok sur plus de 9.000 kilomètres, avec à son bord le gotha européen en mal d’aventure, sans aucun changement excepté sur une toute petite portion du voyage, la traversé du lac Baïkal. Et c’est sur cette portion là que se posent les plus gros problèmes, les travaux prennent du retard et la révolution grogne dans le camps de prisonniers attelés à la tâche de la construction des voies. La tension monte tandis que le train se rapproche et le bruit commence à se répandre que le légendaire Tilman Razine, bandit masqué et respecté, va tout entreprendre pour libérer les prisonniers. La plus folle rumeur le placerait au sein même du camp. Mais l’important ici est le plan ingénieux d’évasion qui sera mené de main(s) de maitre(s).

La BD, qui est le 8^ème et dernier volet de cette intéressante série sur les "évasions" en tout genre balance entre la vie des prisonniers dans le camps près du lac Baïkal et la vie de passagers du train en route pour le lac. Mais c’est surtout une histoire sur l’espoir. L’espoir des condamnés d’être libérés une fois la ligne terminée, l’espoir de la libération qu’apporte ce leader masqué aux prisonniers. L’espoir de voir leur grand ouvrage terminé par ceux qui l’ont entrepris, d’un voyage réussi pour les premiers heureux voyageurs et enfin l’espoir pour certains de faire fortune dans ces étendues nouvellement accessibles par ce train.

Le récit est assez basique mais complexe à la fois. Il faut s’évader pour faire retrouver la liberté aux prisonniers mais c’est toute l’organisation de cette évasion qui n’est pas forcément aisé à suivre. Il faut bien s’accrocher pour ne pas se laisser perdre dans les personnages et les faux semblants. Ici sont mis dans la balance la "révolution" que représente ce transsibérien et la manière dont sont traités ceux qui construisent cette révolution, les acteurs qui resteront dans l’ombre et qui sont remplaçables et dispensables. Puis on est confronté à ce Tilman Razine, héros conceptuel iconique, sorte de Robin des Bois des steppes Sibériennes, symbole de la liberté pour tous les prisonniers. Et là encore c’est l’espoir qui est donné qui est important.

Le dessin est assez fin et mordant pour rendre crédible cette atmosphère froide et dure de la Sibérie. L’histoire mêle à la fois politique et aventure et assez paradoxalement pour une histoire courte one-shot avec autant de personnages et d’intrigues, pourrait parfois paraitre trainer en longueurs mais le récit est maitrisé et on le comprend mieux à la toute fin. Pour conclure cette collection concept "La grande évasion," on a ici un tome dans la bonne moyenne haute de la série, il est de bonne facture.