The Ryan Initiative [Combo DVD + Blu-ray] : Le test

Un héros culte renaît dans The Ryan Initiative, l’histoire qui remonte aux origines du personnage le plus célèbre de Tom Clancy.
Ancien marine, la jeune recrue de la CIA Jack Ryan se retrouve pris au piège dans une dangereuse toile d’intrigues ou se mêlent son innocente fiancée (Keira Knightley), un agent de l’ombre du gouvernement (Kevin Costner, Oscar du meilleur film*) et un criminel russe sans pitié (Kenneth Branagh, plusieurs fois nominé aux Oscars**).
Recruté comme simple analyste financier, Ryan va devoir rapidement devenir un agent de terrain pleinement opérationnel afin d’arrêter un terrible complot terroriste visant les Etats-Unis. La tension n’a jamais été aussi forte que dans ce « captivant thriller à suspense » !

Le 11 septembre 2001, Jack Ryan (Chris Pine) est témoin des tristement célèbres attaques des tours jumelles de New-York alors qu’il poursuit ses études à Londres. En 2003, engagé dans les Marines, il est victime d’une attaque sur son hélicoptère lors d’une mission en Afghanistan. Gravement blessé, c’est en rééducation qu’il va rencontrer Cathy, sa future femme (Keira Knightley) et qu’il est approché par la CIA en la personne de Thomas Harper (Kevin Costner) qui va vouloir faire de lui un agent de terrain sous couverture.

10 ans après, Ryan est un analyste financier à Wall Street, il vit en couple avec Cathy lorsqu’il est inquiété par des transactions internationales incompréhensibles. Pour faire la lumière sur ce complot et éviter une crise financière, Ryan décide de se rendre à Moscou pour rencontrer Viktor Cherevin (Kenneth Branagh) pour contrecarrer ses plans diaboliques de mise à mal de la finance mondiale. A peine arrivé à Moscou, il est attaqué et arrive à se défaire de son assaillant. Perdu, décontenancé, dépassé par les événements, il contacte la CIA et retrouve Harper qui va l’aider à se remettre sur pied pour faire face à l’ignoble Cherevin.

Il s’agit là d’une histoire inédite qui n’est pas l’adaptation d’un roman de Tom Clancy. On est plutôt loin des "techno-thrillers" que savait nous servir le regretté romancier avec de multiples histoires complexes et de multiples personnages qui l’étaient tout autant. Ici l’histoire a été simplifiée et n’est pas aussi intense ni complexe qu’une aventure papier du héros de Tom Clancy pour en faire un film d’action. Le film nous montre les premières années de Jack Ryan comme si le film était une préquelle des précédents film. Il nous montre comment Jack a été recruté par la CIA en tant qu’analyste financier, son parcours dans l’armée mais le tout modernisé, avec les nouvelles menaces modernes et les anciens ennemis, les nouveaux systèmes d’information.

C’est donc un Ryan moderne qui vit avec son temps qui nous est présenté dans ce film qui est un thriller d’action plutôt bien mené mais qui laisse une grande place à l’aspect humain de l’histoire. On est ici en présence d’un homme "normal," un financier de Wall Street, ancien Marine qui a du mal à gérer cette double vie qu’il s’impose tant qu’il n’est pas marié. Il gère très mal les mensonges qu’il est obligé de servir à sa femme. Il veut la protéger, ne pas la mêler à la dangerosité de ses nouvelles activités. Mais là où le bas blesse c’est cet aspect très patriotique (existant pourtant dans les livres) prégnant qui est plutôt dérangeant voire très énervant pour un public non américain et non obnubilé par la bannière étoilé.

Chris Pine campe un très bon Jack Ryan qui ne fera pas oublier pour autant Harrison Ford qui est et qui restera LE Jack Ryan mais Pine est crédible en jeune version du héros de Tom Clancy, analyste malgré lui plongé en plein cœur de l’action. Kenneth Brannagh, grand réalisateur Shakespearien, revient à l’action après son échec et ses déboires sur le très moyen Thor chez Marvel en 2011. Ici il semble maitriser son sujet, il est surtout très bien entouré pour tourner ce thriller haletant où tout va très vite et où la place est aussi laissée aux personnages. 18 ans après Hamlet qu’il a réalisé et dans lequel il jouait le rôle titre, Brannagh se permet à nouveau de passer devant et derrière la caméra pour jouer ici le rôle d’un nouveau "tsar" russe qui fomente une vengeance contre les américains, amateur de vodka et de jolies femmes.

Keira Knightley et Kevin Kevin Costner sont un peu là pour faire de la figuration même si l’actrice est touchante et méconnaissable, comme transformée. Kevin Cosner maîtrise son rôle d’agent secret mais ne reste que le sidekick de Pine. En plus d’être un bel hommage au personnage créé par Tom Clancy dont il respecte les origines, The Ryan Initiative est un film d’action / espionnage / politique "moderne" post 11 septembre dans lequel les Américains retrouvent leurs ennemis d’antan les Russes, plus de 20 ans après la Guerre Froide, époque qui fut l’inspiration des plus grands films d’espionnage et qui avait duré plus de 40 ans le siècle dernier. L’éternelle question revient sur le titre du film. Pourquoi donner le titre The Ryan Initiative à ce film sur le territoire français alors qu’il s’appelle Jack Ryan : Shadow Recruit ?

Ce n’est pas exactement le film que l’on attendait qui aurait su rendre hommage aux romans tellement riches de Tom Clancy mais nous voilà en présence d’un film d’action plaisant, servit par des acteurs au top de leur forme. Mais il n’y a rien de très inédit dans ce film, on se croirait même retourné dans un bon thriller d’action de la fin des années 80 et du début des années 90. On ne s’ennuie pas, le film est loin d’être mauvais, il se déroule tout seul sous nos yeux mais on est pas véritablement captivé par l’ensemble, on saute d’une scène à l’autre tout en sachant malgré tout qu’il n’arrivera rien au héros et à sa dulcinée. Mais vu le succès du film, 135,5 millions de $ de recette pour 60 millions de $ de budget, il serait étonnant que la franchise décolle avec un second film dans les années à venir. Mais à Hollywood tout est possible.

La phrase du film : « Nos regrets s’empilent comme les livres que l’on a pas lus. »

• Format image : 1080p - 2.40 - 16/9 natif compatible 4/3
• Format son : DTS HD Master Audio Anglais 7.1, Dolby Digital Français 5.1
• Sous-titres : Français...
• Durée : 105 minutes
• Prix public indicatif : 22€99 le Blu-ray

L’image est, comme à l’accoutumé chez Paramount, très belle d’un ton froid très réussi pour toutes les scènes en Russie avec un léger grain cinéma très agréable qui évite de rendre l’image lisse et sans vie. Les scènes nocturnes sont de très bonne qualité aussi, les noirs sont profonds. Les images sont claires au contraste très travaillé. Les détails sont nombreux à l’image et la profondeur à nouveau exemplaire.

Le son se partage entre les parties bavardes nombreuses et les parties réservées à l’action et il ne fait aucun doute, cette piste Anglaise en DTH HD Master audio 7.1 est ample et très dynamique. On note toutefois un très léger problème de mixage de son, les paroles sont parfois moyennement audibles à cause de la musique trop forte ou des bruitages trop imposants. Mais lorsque l’action est là, les satellites sont tous utilisés à bon escient pour une spatialisation de très bonne facture dotée de nombreux effets sonores retentissants. Bien évidemment avec un Dolby Digital 5.1, la VF ne peut en aucun cas subir la comparaison tellement elle parait fade à côté de cette très belle piste.

• Commentaire audio de Kenneth Branagh et Lorenzo di Bonaventura
  Réalisateur et producteur conversent littéralement sur le film, les idées et les sujets fusent et on se prend à les écouter sans véritablement suivre le film. C’est juste passionnant de comprendre leur lecture du film, les deux hommes étant très bavards et surement pas avares de détails sur leur film. Restent quelques moments creux mais en même temps tenir ce rythme tout le long...

• Jack Ryan : Le plus intelligent dans la pièce (13’37)
  Les différents intervenants (acteurs, réalisateur, producteurs) parlent de la genèse du film et de leur réinvention et modernisation de la franchise et du personnage.

• Sir Kenneth Branagh : Le Tsar de Ryan Initiative (9’49)
  Un petit module à la gloire du réalisateur avec beaucoup d’interview et d’images de tournage.

• Jack Ryan : Action et réflexion (5’19)
  Les effets spéciaux dirigés par Vic Armstrong et les scènes d’action sont au centre de ce (trop) court module.

• Le retour des anciens ennemis (21’13)
  Les nouvelles menaces et les anciens ennemis avec de nouveaux objectifs sont expliqués par des spécialistes des relations entre les USA et la Russie. Surement le module le plus intéressant pour sa portée géopolitique et historique, ses intervenants et ses images d’époque.

• Scènes coupées & versions longues (5’03)
  Une scène étendue, quatre petite scènes inédites et la fin alternative avec commentaire audio optionnel de Kenneth Branagh et Lorenzo di Bonaventura. Intéressantes pour le commentaire

Un gros making-of d’environ 55 minutes découpé en 5 parties qui aurait pu gagner à être un peu plus étoffé plutôt que trop superficiel sauvé par la partie sur "le retour des anciens ennemis". Le cahier des charges est respecté mais c’est bien là le minimum et c’est fort dommage, il y avait matière à creuser sur la musique, les effets, l’histoire...

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