Super 8 : J.J. Abrams, un amoureux de la pelloche !

Date : 03 / 08 / 2011 à 00h20
Sources :

Source  : Unification



Unification a assisté à la conférence de presse évènement de J.J. Abrams pour la sortie du film Super 8.

Ma première envie et à vrai dire ma seule envie, en me rendant à la conférence de Presse de J.J. Abrams, en promo pour son film Super 8 à l’Hôtel Meurice à Paris ce 20 juin 2011, c’est de lui dire Merci !
Merci pour ce petit bijou de cinéma qui rassure tant sur l’aspect artistique, que volontairement « dans son temps technologique ».

Après qu’on lui ait posé une question « généraliste pour lancer le débat » nous a demandé Béatrice, son interprète, sur la difficulté de travailler avec des enfants … à laquelle il répond avec force détails sur l’émotion et la fraîcheur qu’il a recherchée, en opposition avec ce qu’on trouve habituellement « à Hollywood, qui transforme les enfants en petits monstres, un peu trop parfaits » … je suis la première à le féliciter chaleureusement pour son travail d’orfèvre.

« Tout d’abord, au nom de toutes les générations de fans de Science Fiction et de Fantastique, je veux vous remercier pour ce plongeon dans le passé ! Cette époque particulièrement, est une véritable mine d’or, n’est-ce pas ?


On peut tous sentir ici, combien cela a du être un délice pour vous de travailler avec Steven Spielberg, une légende dans le métier. Ma question est : Avez-vous évoqué, l’un ou l’autre au cours de cette expérience, l’opportunité de réaliser un biopic « du Maître » ? Quelque chose comme un making-off de sa fantastique carrière ?
Ce que je veux dire, c’est que si quelqu’un peut le faire, c’est bien vous … »

Visiblement, J.J. est touché et un peu interloqué par la question. Il accepte humblement le compliment et se défend d’être capable d’arriver un jour à la cheville du grand cinéaste.

« Spielberg est comme ses films … » explique-t-il, les yeux pétillants d’étoiles. « Le monde pour lui est un monde de possibilités. Sa vision est unique. Personne ne l’égalera avant longtemps … »


« La difficulté pour moi de faire un biopic sur lui, viendrait du fait qu’il est trop gentil … qu’est-ce qu’on pourrait dire de contradictoire ? Car pour faire un bon biopic, il faut un minimum de controverse … Et qui aurait l’idée de controverser un tel homme ? On aurait du mal à évoquer son côté sombre … il est trop brillant … »

Pas dans ses tablettes donc, rien de ce genre en préparation. Pour autant, J.J Abrams assume pleinement la filiation. Steven Spielberg a éveillé bien des vocations, mais peu auront eu autant de chance qu’Abrams, qui tout jeune et encore amateur « éclairé », s’est vu confié, un été, la mission de monter des films tournés en super 8, par son Mentor.

Il a grandi avec ce cinéma et il est heureux de le revisiter à l’occasion. Il estime : « libérateur d’assumer l’ADN des films que j’ai aimé voir quand j’étais enfant ».


Et Super 8 est bien le film de son enfance, de l’enfance de Spielberg, qui semble avoir connu un destin bien proche, de l’enfance de tout un tas de gosses, dont votre servante, qui dans ces années-là « tâtait aussi un peu de la pelloche ».

Et J.J. Abrams, c’est un amoureux de la pelloche. Il nous livre avec délice ses impressions sur ce retour dans le passé, qu’il est heureux de le constater, nous avons tous ici dans cette salle, plus qu’apprécié. Il nous explique le pourquoi de son choix de revenir, particulièrement à cette date. Et là, je craque ! Il confirme de sa charmeuse voix de conteur, toutes les sensations que m’a procurées son film … et que lui-même a éprouvées, en le construisant.

Il commente avec émotion la fantastique reconstitution de l’époque réalisée par son équipe. « J’ai halluciné … » raconte-t-il, « … quand je voyais sur une table les magazines que je lisais à cette époque … ». Il souligne le choix des décors, tant naturels qu’érigés pour l’occasion. Le formidable travail de la costumière Ha Nguyen, qui a réussi à nous transporter dans le passé, à la fin des années soixante-dix, sans jamais sombrer dans la caricature … C’est un fait. J’ai porté moi-même ce genre de vêtements. Et moi aussi, je me suis sentie revenue dans ma prime jeunesse.


Personnellement, j’ai eu l’impression en voyant Super 8, de revoir un bon film de Spielberg, comme si il avait été tourné cette année-là. Pour autant, matériellement, si Spielberg avait eu les moyens techniques utilisés par son poulain aujourd’hui … il nous aurait servi le même chef-d’œuvre. (Voir critique)

Mais si J.J. se félicite de l’aisance avec laquelle il travaille aujourd’hui, il n’en reste pas moins attaché à une certaine facture cinématographique. Celle-là même à laquelle il rend hommage dans Super 8.

« C’est vrai qu’aujourd’hui, c’est facile de faire un film. C’est techniquement au poil, rapide … trop peut-être. Je suis un nostalgique du temps, où « faire du cinéma prenait du temps » …


C’est ce que montre un peu ce film. Quand Joe dépose son film pour le faire développer … il lui faudra trois jours … avant de savoir ce que la caméra a vraiment tourné … C’est ce souvenir là que j’ai, du temps où j’ai commencé à faire des films … C’était une sensation étrange … mêlée d’impatience et d’espoir … Quand on tournait, il fallait développer, regarder des heures de rushs, faire des choix, couper, tailler, coller, recoller … c’était long, c’était bon … »

Il nous invite dans ses souvenirs de jeune cinéaste, pressé de faire des films à la hauteur de ceux qui l’ont fait vibrer. Salue le talent de ses illustres prédécesseurs, à l’instar de Cronenberg. Il était à Paris quand il a vu La Mouche, nous confie-t-il. Et les monstres c’est son affaire ! Même si ici, il n’en n’a pas fait le point de mire de son film.


« La créature devait rester le plus longtemps possible, une crainte latente, et devait rester un mystère jusqu’à la fin » explique-t-il quand certains se disent frustrés par le peu de temps qu’elle passe à l’écran.
A l’inverse de ce qui se passe dans ET, il ne voulait surtout pas lui laisser la moindre chance de se rapprocher des héros, ou de devenir trop vite « sympathique au public » … car somme toute, ce monstre, n’est pas si monstrueux qu’il en a l’air … tout ce qu’il demandait le pauvre gars … c’est de rentrer chez lui, après tout.

Pour en revenir à la technique, J.J. Abrams nous confie son dilemme :
« Le process aujourd’hui est expéditif … tout est instantané. C’est efficace … c’est d’un rapport intéressant sur le plan business … mais parfois frustrant. »

De toute évidence, sur ce coup-là, il a pris son pied. Quand on l’écoute parler de Super 8, on sent J.J. captivé et captivant. Il raconte par le menu comment ça marche, et prend plaisir à expliquer comment ont travaillé chacun des membres de son équipe, saluant avec une chaleureuse sincérité leur talent, à tous.


Il est comme ça J.J., il en a plein la bouche du travail des autres, de leur compétence et du fait que « sans tous ces gens là … »
A l’occasion, il se montre admiratif du travail de Béatrice, à qui, il s’aperçoit tout à coup, il ne laisse pas beaucoup de temps pour réagir et qui pourtant nous livre une interprétation de ses propos fidèle et remarquablement raccord !

Bien sûr, il est en promo, et forcément aimable. Bien sûr, il n’ira pas « tacler » l’auteur de cette perfide réflexion sur le côté commercial des « blockbusters » dont lui et « la clique de Spielberg » sont les principaux bénéficiaires à Hollywood.

Il y répond par un sourire entendu et assume parfaitement être un homme de métier. « Le business, c’est le business et Hollywood est une machine réactive. Faîtes un succès, on vous donnera les moyens d’en faire un autre … »


Il n’ira pas s’excuser de faire de l’argent avec son art. Et revendique cette habileté commune à son ami Spielberg, concilier le business et l’art. Et la générosité avec le succès public, car « c’est avant tout avec le public que ça se passe … ce qui a le plus de valeur c’est le coeur et quand vous offrez au public un film que vous faîtes avec cœur, il vous le renvoie bien … » répond-il avec un brin d’émotion tout de même, à la pique.

Il ne fait pourtant aucun doute que la salle entière lui est acquise, et les félicitations pleuvent. Avant, pendant et après chaque question. A la fin, il est littéralement submergé par les demandes de « photos en compagnie » et s’amuse de se voir « shooté en Super 8 » par un aficionado venu équipé comme au bon vieux temps. C’est un garçon chaleureux et patient. Heureux que son travail ait du succès, mais heureux surtout de le faire, tout simplement. Il savoure sa chance, qui est aussi la notre. Bien heureux que nous sommes de profiter de son incontestable talent.


Super 8 est Copyright © Paramount Pictures, Amblin Entertainment et Bad Robot Tous droits réservés. Super 8, ses personnages et photos de production sont la propriété de Paramount Pictures, Amblin Entertainment et Bad Robot.



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