Voyage au Star Trek World Tour à Düsseldorf

Date : 05 / 12 / 1998 à 00h00

Star Trek World Tour Grandeur et déception


Star Trek World Tour
Grandeur et déception

Quand on aime il faut partir...

...disait le poète.
Tel est le fond de ma pensée ce samedi matin, dans le Thalys à destination
de Düsseldorf. Nouveau venu parmi les adhérents d’Unification, je ne pensais
pas connaître l’ivresse d’une plongée dans l’univers des conventions avant
quelque temps encore (cf. Padd 3 pour plus de détails). Or, voici qu’une occasion
encore plus mirifique m’est donnée comme cela, par hasard, avec la première
mondiale du Star Trek World Tour à Düsseldorf, le 6 décembre 1998. Et une
attraction recréant l’Entreprise-D vaut bien dans mon esprit de rookie au
moins deux conventions de fans déguisés. Quelle naïveté...


Revenu à Paris, je me remémore chaque détail : les signes avant-coureurs du
désastre étaient pourtant flagrants, en y pensant bien. Il suffit à cet égard
de conter les difficultés de nos gentils organisateurs (Yvanie, Dominique,
Anthony... encore merci). Comment faxer une demande de billets sur un numéro
de fax qui ne fait pas fax ; comment se faire comprendre de personnes ne parlant
pas anglais ; comment vaincre les incertitudes récurrentes de l’organisation...
Not a piece of cake d’avoir les billets en tout cas. Mais quand on aime, il
faut partir...

Haut
les coeurs

Düsseldorf,
11H du matin. Notre train stoppe au terminus sous une neige abondante, avec
une heure de retard. La bonne ambiance de la quinzaine de french trekkies
n’en est pas altérée pour autant. La ville nous paraît triste. Qu’importe
 ! Une dizaine de drapeaux du World Tour nous accueillent, en évidence au sortir
de la gare : nous sommes bel et bien attendus. L’arrivée à l’endroit des hostilités
(appelé le Mess en goth vulgaire) nous rend pourtant quelque peu perplexes.
Les premiers arrivés, affamés, doivent en effet se contenter d’une improbable
saucisse vendue à prix de latinum-or par le restaurant d’entreprise, situé
au premier étage du bâtiment. Aucun dépaysement de ce côté-là, une simple
pancarte World Tour restaurant ayant été installée (à la hâte semble t-il)
au dessus dudit endroit. La foule, de densité moyenne, semble de plus être
majoritairement composée de simples badauds. Les uniformes de Starfleet y
sont très clairsemés. Et d’aliens on ne voit pas trace. Mais qu’importe :
le World Tour nous attend, avec un certain John De LANCIE en invité exceptionnel de cette journée.

Quand Harry MUDD rime avec Grand Nagus


Les premiers pas dans le World Tour augmentent notre inquiétude : face à nous,
l’entrée de l’attraction, bondée alors que chaque personne s’est vue attribuée
une heure de passage bien précise. Sur notre droite : une scène baptisée Holodeck
qui restera invariablement vide lors de notre présence dans les lieux. Sur
notre gauche, un musée où certains artefacts originaux de la production sont
présentés : costumes, maquillages, mobilier tels que le bureau de PICARD ou le siège de KIRK ... Interdiction
de toucher bien entendu. Sur les murs, une présentation des différentes séries
se conjugue avec un résumé des meilleurs épisodes. On peut apercevoir dans
un coin la chronologie de l’univers Star Trek, créée par notre ami Larry Nemecek. Quoi d’autre ? Des maquettes de vaisseaux, des armes et
accessoires...


inexpérimenté de ces présentations, je ne suis pas pour autant convaincu :
l’assortiment reste maigre, la présentation bâclée. Un tour dans la deuxième
salle confirme ce sentiment : le " bazar Ferengi " est consacré majoritairement
à un merchandising World Tour de second ordre. Je souhaitais acquérir un uniforme
First Contact, le jeu de rôle Star Trek... rien de cela n’existe. Un océan
de camelote nous entoure, sans aucune indication de prix. Les courageux acquéreurs
ne seront pas déçus à ce propos : les choses coûtent cher, et les prix augmenteront
parfois de 30 % entre samedi et dimanche. Les vendeurs sont souvent dépassés.
Point particulier : aucune cassette vidéo n’est disponible, le fournisseur
pressenti (CIC vidéo) s’étant désisté au dernier moment (une organisation
trop gourmande ?).


La troisième salle, enfin, projette en boucle des séquences à thème sur Star
Trek. On peut y découvrir la bande annonce d’Insurrection : mmmh... impression
personnelle très mitigée. Rendons-nous plutôt vers Q, en attendant notre passage
à l’attraction (21 H). Hélas, trois fois hélas, l’accès au Continuum est bloqué
par une foule compacte dans laquelle De LANCIE signera des autographes une
heure durant avant de s’éclipser, sans tambours ni trompettes.


Je me tourne à ce moment vers mes camarades, et me rend compte que le moral
n’est pas au beau fixe. La déception se lit chez les baroudeurs des conventions
qui m’entourent. Je ressens moi-même un certain désappointement. Mais après
tout, nous sommes venus pour l’attraction ! Qu’importe les hors-d’oeuvre modérément
réussis... Chose bizarre, pourtant : le guichet Information est assailli de
personnes qui souhaitent se faire rembourser, pour diverses raisons. La queue
devant celle-ci diminue... La majorité des membres d’Unification décide alors
de profiter de cette confusion pour devancer l’appel de 21 H et passer à 18H
dans l’attraction.

Zchéléporzchazchion, Wolfgang !

L’attraction...
Une attente d’une heure et demie débute alors, laborieusement égayée par les
disputes des deux seuls figurants de cette journée, un Ferengi au dentier
baladeur et un Klingon " père fouettard ". Le répertoire de Luis Mariano chanté
par certains est épuisé depuis bien longtemps lors de notre entrée dans l’attraction
en elle-même, effectuée par groupe de 30 personnes. Stupeur : un jeune officier
de Starfleet nous briefe en allemand sur une situation de crise en zozotant.
Son exposé provoque une crise de rire, contre toute attente. D’ailleurs, nous
ne comprenons rien. Le thème : Q et son fils sont dans les lieux, et nous
mènent en bateau au fil de notre avancée dans l’" aventure " : salle de téléportation,
ingéniérie, chambre du dilithium (sic) et passerelle. Les salles 2 et 4 valent
le coup. Les 1 et 2 sont des plus décevantes : la tentative de téléportation,
en particulier, est carrément consternante (bruit aigu, vague clignotement
de néons puis ouverture de la porte en face de nous). Impression générale
 : on a bien du mal à " s’y croire ". Il suffit d’ailleurs de lever la tête
dans les coursives pour apercevoir le plafond de notre bon vieux Mess.


La conclusion de l’aventure se déroule sur une passerelle où, en fond d’écran,
un Jonathan FRAKES bedonnant donne la réplique à un Q goguenard, heureusement tempéré par son " petit Q " (en français dans
le texte !!!). Ce dernier décide, bon prince, de nous épargner cette fois-ci,
à la grande déception du père. Le show se termine ainsi, avec quelques acteurs
grimés nous attendant derrière une cloison pour une photo-minute avec nos
extraterrestres préférés.

L’aventure
était ailleurs

Quand on aime il faut
partir, disait le poète. C’est donc la passion de Star Trek en nous que nous
fuyons cet endroit plein de promesses non tenues. Le choc est encore plus
rude pour les heureux vétérans de The Experience, à Las Végas. Pour eux, la
comparaison entre ces deux manifestations n’est tout simplement pas possible.
" Dammit, Jim ", le reportage à ce propos récemment diffusé sur Canal Jimmy
me confirmera bien ces propos : pas de sauvetage en navettes pour nous, ni
d’accrochage meurtrier avec des klingons... Le rêve a l’état pur s’est mué
en cauchemar en traversant l’Atlantique. Je ne regrette pourtant en rien ce
World Tour : l’aventure continua en effet tard dans la nuit, à Düsseldorf
même. Une sortie en uniforme de Starfleet nous attira la sympathie de nombreux
fans allemands, tant dans la rue que dans un dancing baptisé Poco Loco (situé
Mertensgasse, pour les grands voyageurs). Les conversations s’y engagèrent
jusqu’à tard dans la nuit autour de notre passion commune, y compris sur la
piste de danse (Anthony, Frédérique et Philippe sont décidément pleins de
ressources).


Le groupe se divisa ensuite dimanche en deux groupes bien distincts : celui
préférant profiter du Marché de Noël de la ville, et celui souhaitant malgré
tout retourner au World Tour. Faisant partie du premier groupe, je n’apprit
que bien après la riposte de l’away team retournée au Mess. Exemple : quelques
photos de fans derrière le bureau de PICARD ou sur le siège de commandement
d’un K’vort sont finalement disponibles, malgré les efforts de la sécurité.


S’il faut un dernier souvenir, je citerai celui d’un train de retour saturé
par les couinements d’une vingtaine de tribules, seul souvenir décent ramené
en France par la majorité d’entre nous. Nous sommes certes déçus, mais heureux
comme des Cardassiens sortis intacts d’un weekend dans les Badlands. Et après
tout, la prochaine convention à Bonn n’est plus très loin. Une vraie convention
avec plein de vrais fans... Cela vaut bien le coup de repartir, pour ceux
qui aiment.


Texte Stéphane VAN GEEL Photo Frédéric
Giltay

Voici
maintenant une petite série de photos de ce que l’on peut trouver au Star
Trek World Tour.

Cliquez
sur les photos pour voir les agrandissements...

L’entrée de l’atraction La salle des machines La console de la salle des machines sur la passerelle La passerelle Le plafond passerelle Le ``Warp Core’’
Le bureau du capitaine avec le photographe comme capitaine


Un costume de romulien


Un costume de borg


Un buste de borg

Un buste de Jem’Hadar
Le buste d’odo
Un fauteuil de l’Enterprise Le Fauteuil de Q dans le premier épisode de Star Trek : The Next Generation


Un fauteuil Klingon


Un autre fauteuil Klingon


Le photographe dans un fauteuil Klingon


Le magasin de tribules

Une combinaison anti-radiation de Star Trek Un uniforme de Kirk dans les films Le costume de Spock dans Star Trek III Le costume de Seven Of Nine dans l’épisode ``Killing Game’’

 

Photos Frédéric Giltay


 



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