Source Code : L’avenir du cinéma vu par Duncan Jones

Date : 23 / 04 / 2011 à 00h10
Sources :

Source : Comingsoon


Seconde partie de l’interview de Duncan Jones, le réalisateur de Source Code.

Il y a un thème commun en science fiction de la perspective du retour dans le temps pour revenir vers un certain événement. Quel film vous est venu à l’esprit comme inspiration en faisant Source Code ?

Etrangement aucun. Et certainement pas ceux qui font référence à cette mécanique. Il y a beaucoup d’Hitchcock et De Palma. On a tenté de retrouver la sensibilité des vieux films d’Hitchcock.

Hirsch a un style de montage très classique, c’est consciemment ce que vous cherchiez ?

Vous savez, une chose que les gens ont adoré en travaillant sur Moon, c’était qu’on travaillait beaucoup sur des maquettes et des effets spéciaux et mon background de publiciste fait que je connaissais déjà le travail avec ces outils. Dans celui-là il y a effectivement aussi des effets spéciaux qui se voient mais qui ne dénaturent pas le film. Mais ces explosions de train sont plutôt fun et j’espère que les gens aimeront. Mais en ce qui concerne Paul, oui, il a une élégance simpliste dans son travail. Mais lui aussi a une grande expérience avec les effets spéciaux et il a su me donner ce que je voulais.

Vous parlez de Brian De Palma qui a aussi dans ses films, alors que ce n’est pas de la science-fiction, des personnages qui ne sont pas surs de leur identité.

Dans ce cas, ce n’était pas vraiment des films que j’avais vu qui m’ont donné envie de faire ce film. Je pense qu’il s’agit de l’opportunité d’être quelque peu surréaliste. Faire quelque chose avec quelques unes de mes influences comme Lucien Freud et la période cubiste de Picasso. J’ai voulu créer un visuel qui n’avait jamais été vu avant au cinéma.

Votre prochain film sera t-il encore quelque chose qu’on va a proposé ?

Non je serai à l’origine du prochain.

Vous allez alterner comme ça ? Etes-vous intéressé par les scripts des autres ?

Non. C’était une opportunité pour travailler avec Jake. Pour moi c’était gagnant/gagnant parce que j’étais aussi très heureux de pouvoir avoir Vera, Jeffrey et Michelle. J’ai aussi pu travailler sur un plus gros projet et faire un pas en avant. J’ai adoré travailler avec les gens des effets spéciaux pour pouvoir faire des trucs que je n’avais jamais fait avant.

Le film sera t-il amusant ? Y-a-t-il de la place pour de la légèreté ?

C’est une chose dont Jale et moi avons discuté depuis le départ. Le film pourrait être très sombre ou alors on décide d’y apporter autant d’humour que possible. De ce point là, la performance de Jake est très intéressante. Quand on a réalisé qu’il y avait un certain humour dans ces situations, on s’est engouffré dans la brèche. Les gens n’ont pas trouvé qu’il y avait de l’humour dans Moon. C’est pourtant le cas et dans celui là aussi. Parfois à des moments où on ne s’y attend pas, ce qui rend les situations encore plus drôles pour moi.

Pouvez-vous parler de la frustration que peuvent représenter le temps et l’argent ? Don Burgess est un gars qui peut travailler rapidement, était-ce important pour vous ?

Considérablement. Quand on cherchait un caméraman, on a fait une short list de gars avec qui j’avais envie de bosser. Lorsqu’on a commencé à réduire cette liste en sachant ce qu’on avait à faire, on a su qu’il nous fallait quelqu’un d’expérimenté avec les effets spéciaux puisque nous savions que nous allions en avoir beaucoup. J’ai eu la chance de le rencontrer à Los Angeles et c’est un gars plein de bon sens et très pragmatique. Il a su tout de suite comment on devait approcher le film et était assez flexible pour me laisser faire des trucs un peu dingues. Mais il était très pragmatique et je pense que pour ce film c’était le bon choix.

Vous avez parlé des effets spéciaux mais que pensez vous de cette nouvelle vague de motion capture et ce que ça pourrait signifier pour le futur du cinéma ?

Je viens juste d’avoir une réunion où on a parlé de ça, avec potentiellement un rapport avec mon prochain film. Une des choses qui en est ressorti c’est qu’on s’en rapproche. Je ne sais pas si c’est dans 10 ans ou plus ou moins mais on va arriver à un point où les gens n’iront plus voir les films pour les effets spéciaux. Parce que ce sera trop facile. On arrivera à un point où on devra arriver avec quelque chose de très imaginatif ou alors de véritablement intéressant. Voyez un film comme Inception, c’est un film bourré d’effets spéciaux et beaucoup de gens sont allés le voir pour ça. Mais je pense que ce qui a fait que ce film est une réussite c’est que c’est une idée intéressante et engageante et les gens n’ont pas l’habitude de voir des films comme ça.


J’espère que ce sont les idées fortes qui font que les gens dépensent leur argent au cinéma. Parce que c’est tellement facile d’avoir ces médias à la maison et que ces effets spéciaux vont coûter de moins en moins cher dans les 10 ans à venir. Il y a un gars sur Internet que je regarde régulièrement, qui fait un petit film avec un pote, toutes les semaines entre 30 secondes et 1 minute. Il fait tous ses effets lui-même avec Maya. Ils sont incroyables. Ils sont aussi bons que ce qu’on peut voir au cinéma. On arrive à un point où des squadrons de geek sont prêts à bosser pour rien et qui sont aussi bon qu’à Hollywood. On arrive à un point où ça ne suffit plus à attirer les gens au cinéma. On aura toujours besoin de bonnes histoires et de bons acteurs et on arrive à un point où les effets spéciaux ne seront plus le centre des films.

Vous nous parlez de ce nouveau projet mais c’est de la science-fiction au moins ?

Oui, c’en est un.

Pouvez vous imaginer faire vous-même un film entièrement en motion capture ?

D’un point de vue technique, Avatar a changé la donne. Juste en terme de niveau de détails et ce qu’on peut faire sans se reposer sur de l’action. Il y a de l’action bien entendu mais pas que ça. On peut aller très loin dans le détail, voir des nuances humaines. Tout ça peut se capturer sur un ordinateur. Sachant cela, n’importe qui peut ressusciter James Dean ou Marilyn Monroe et leur donner un rôle dans un film. Je sais que ça sonne comme une banalité mais c’est à l’horizon. Quelqu’un va essayer et ça va ouvrir un tout nouveau monde de possibilités dans le cinéma. Les effets maintenant permettent de développer de nouvelles idées. Beaucoup ne seront pas de bonnes idées mais certaines oui. Et beaucoup de choses deviendront possibles.


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