Rango : Gore Verbinski ré-anime le grand Ouest

Date : 23 / 03 / 2011 à 00h10
Sources :

Source : Comingsoon



Il est difficile de comprendre d’où est venue l’étrange et merveilleuse idée du western de Rango quand les films de son créateur font partie d’une liste aussi éclectique que La Souris, The Ring, The Weather Man et les trois Pirates des Caraïbes.

C’est l’histoire d’un caméléon sans nom perdu dans le désert (et à qui Johnny Depp prête sa voix) qui tombe dans un village western en pleine crise et se réinvente en tant que héros de cette même localité, Rango. Le film donne la part belle à tous les genres et fait, entre autres, des clins d’œil à Hunter S. Thompson, Roman Polanski, Alejandro Jodorowsky et Sergio Leone.

Le réalisateur Gore Verbinski a partagé avec le site Comingsoon sa vision sur son film d’animation :


Où a commencé Rango pour vous ?

Ça a commencé avec un ami à moi, David Shannon, qui est un auteur de livres pour enfant. On a lancé l’idée de faire un film d’animation ensemble. Il a écrit beaucoup de livres mais rien avec quoi je pouvais travailler. Et puis lui, le producteur Jon Carls et moi on a déjeuné ensemble en 2003 et il a déclaré, ‘Et pourquoi pas un western avec des créatures du désert ?’ Et voilà. C’était le commencement. J’ai écrit douze pages qui décrivaient le caméléon dans les grandes lignes. Des caméléons aquatiques arrivent en ville. Je les ai écris sans y toucher pendant environ quatre ans parce que j’ai écrit deux Pirates des Caraïbes après ça. Après le troisième, je me suis dit qu’il était temps de commencer. J’ai embauché sept artistes, dont des amis avec qui j’ai travaillé par le passé, Crash McCreery et Jim Byrkit. On a travaillé chez moi pendant quatorze mois.


Juste sept gars, un Mac, et beaucoup de crayons et de papiers. Et un microphone. Aucun studio n’était encore impliqué. Et puis on a montré le projet à la Paramount, et dès le début on en a parlé à Johnny et il était partant. C’était génial d’avoir sa confiance. On a ensuite enregistré les acteurs en vingt jours et puis on a passé une autre année et demie à ILM (le studio d’animation), une fois encore avec des gars qui me sont chers.

Quand le côté surréaliste du film est-il rentré en compte ?

Dès le début je pense. C’est très important. Le désert est un personnage dans le film et les déserts sont merveilleusement silencieux et isolés. C’est un film à propos d’un type qui cherche au fond de lui-même qui il est. Et le désert lui répond. Donc oui, depuis le début.


Bien sûr, vous avez travaillé avec Johnny Depp avant, mais ce film me rappelle à la fois un film de Terry Gilliam, que connait évidemment Depp, et également Dead Man de Jim Jarmuch, Rango ayant des similarités avec William Blake.

C’est un film génial. Je l’adore. Mais le notre est une vraie bouillabaisse. On a un personnage qui se prend pour un héros au sens classique du terme, à la manière de la Grèce Antique, de Shakespeare, de Leone et de Peckinpah. Je crois qu’il a lui-même regardé trop de westerns. Ça finit par être un film dans le film.

Pour ce qui est des genres que vous explorez, vous passez carrément d’un extrême à l’autre. Est-ce que l’animation était quelque chose qui vous démangeait depuis un moment ?


Oui. Je suis un grand fan de l’animation mais j’en suis plutôt déçu depuis les années 70, sauf je pense en ce qui concerne le travail de Miyazaki. A cette époque, c’était encore tout nouveau, il s’y faisait beaucoup de choses différentes. Je pense aux œuvres de Ralph Bashki. Et puis ensuite on l’a traitée comme si elle était seulement digne de trucs infâmes et de films pour enfants. Je pense que c’est une technique pour raconter une histoire. Les réactions d’enfants qui ont vu ce film ont été géniales, mais on l’a un peu fait pour l’enfant qu’on a tous en nous. On ne l’a jamais vu comme étant un film d’animation, simplement un film.

Vous avez également tourné ce film d’une manière très intéressante, en filmant les acteurs jouant les scènes dans leurs propres rôles.


C’était juste pour créer une bande-son aussi vivante que possible. Essayer de sortir les acteurs de la boîte. Pourquoi abandonner les techniques que l’on utilise pour les films normaux ? Je ne connais pas d’autres moyens de faire de films qu’en utilisant des acteurs. J’aime les voir réagir, pas les voir lire.

Est-ce que vous avez fait un montage de toutes ces scènes ?

Non, ce n’était pas vraiment le but. Les images que nous avons tournées ne servaient que pour la synchronisation audio. Le film a été animé de manière traditionnelle. On voit les marqueurs sur chaque plan. On voulait vraiment une performance à l’état brut sur la bande son, alors oui, des fois, ça donnait lieu à de drôles de prises. On essayait d’aller vite et de garder une atmosphère vraie et chaotique sur le plateau. Donc, sur le Mac, on jetait un œil sur l’histoire et sur le sol, on dessinait au scotch une pièce peut-être, avec une porte ou bien on mettait une planche de contreplaqué sur deux tréteaux en guise de table. Deux chaises.


Les acteurs avaient très peu d’accessoires et de costumes, pas de coiffeuses ou maquilleuses donc on avait le temps de faire dix pages de dialogues par jour. Sur un film normal, vous en auriez peut-être fait deux. C’était un peu terrifiant d’avoir à mémoriser dix pages par jour, mais libérateur aussi. Je crois qu’en fin de compte les gens on commencé à dire ‘Jouer ? Vous vous rappelez ce que c’est de jouer une scène et d’y aller vraiment ?’ Génial.

C’est devenu monnaie courante pour les films d’animation de sortir en 3D. Pouvez-nous dire pourquoi ce ne sera pas le cas de Rango et quelles sont vos impressions sur ce format ?

Eh bien, c’est juste que je ne voulais pas qu’il soit converti. Ça aurait pu être envisageable, mais dès le départ j’avais prévu de ne pas le faire parce que je n’avais pas l’impression qu’il manquait une dimension. Ça ne mettrait pas plus l’histoire en valeur. L’énergie est déjà à son maximum.


Il y a une espèce d’algorithme économique qui dit que tu peux faire payer plus cher aux spectateurs et doubler notre charge de travail pour qu’on fasse un film 3D mais que personne ne dépensera ce qu’il fallait pour faire les choses bien. On n’allait pas faire un film pourri juste pour qu’ils puissent faire payer plus cher.

C’est drôle que vous dites ça parce qu’à la projection à laquelle j’ai assisté, le cinéma avait accidentellement distribué des lunettes 3D et ils ont du annoncer que c’était une erreur et que quelqu’un allait passer les récupérer. Le public s’est aussitôt mis à applaudir.

Hilarant ! C’est la première fois que j’entends parler de ça. C’est génial. Ceci dit, c’est généralement le retour que l’on a quand ce n’est pas en 3D.


LA DERNIERE QUESTION CONTIENT QUELQUES PETITS SPOILERS

Je ne veux pas gâcher la surprise, mais un acteur fait une apparition à la fin du film, et ce n’est pas celui auquel je pensais. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce personnage et sur son casting ?

C’est venu pendant qu’on travaillait sur le storyboard. On avait l’impression qu’il était importait que Rango rencontre sa version de l’icône du héros de western. S’il tombait par hasard sur Spirit of the West, comment cela se passerait-il ? Pour une poignée de dollars sera toujours une parodie et Timothy Olyphant a une telle voix. Ça semblait logique que Rango fasse cette rencontre. Et puis on est de grands fans de l’absurde.

Rango sort dans les salles françaises le 23 Mars.


Les films sont Copyright © leurs ayants droits Tous droits réservés. Les films, leurs personnages et photos de production sont la propriété de leurs ayants droits.



 Charte des commentaires 


Garfield : Samuel L. Jackson pour jouer avec le chat Chris (...)
La Famille Addams 2 : Les affiches personnages
Laika : Les studios derrière Monsieur Link propose son défi (...)
Bob l’éponge le film - Éponge en eaux troubles : La (...)
La Famille Addams 2 : La suite en chantier pour 2021
Les Quatre fantastiques : Un film Marvel très différent selon (...)
Mission Impossible 8 : Tramell Tillman rejoint à son tour le (...)
Nicky Larson : La critique du film Netflix
Dead Boy Detectives : Critique de la saison 1 Netflix
HAIKYU !! La Guerre des Poubelles : La bande annonce du (...)
Nicky Larson : Un extrait qui montre sa grande habileté au (...)
El Paso, Elsewhere : LaKeith Stanfield pour une adaptation (...)
The Office : Sabrina Impacciatore et Domhnall Gleeson seront les (...)
Alien : Sandra Yi Sencindiver a rejoint la série FX
Snow Angels : La critique sous la neige