Splice : Quand une généticienne oublie la bio-éthique ...

Sarah Polley a répondu aux questions de Shock Till You Drop, interview concernant le film Splice. Elle joue Elsa, une généticienne cherchant des solutions pour sauver son job en péril. Elle va créer un nouvel organisme appelé Dren fait à partir d’ADN humain mélangé à de l’ADN animal.

Quels ont été les modèles dont vous vous seriez inspiré pour jouer ces généticiens. Parce qu’il est difficile d’en trouver d’aussi cool que Clive et Elsa.
On était assez libre dans la façon de rendre nos personnages même si on a dû suivre des généticiens quelque temps. Ils ne sont pas si barrés que ça, ils ont des limites et une certaine éthique mais ils ont surtout beaucoup d’ambitions. Sinon ils sont jeunes et en vie. Ils font un travail important, ils cherchent un remède contre le cancer, ils ont donc une certaine motivation pour se lever le matin.

Est-ce qu’ils créent des animaux bizarres ?
Non ces gens là ont une éthique et savent jusqu’où ils peuvent aller.

Etait-ce un soulagement de savoir que Dren serait jouée par une actrice et non une animation par ordinateur ?
C’était un avantage énorme. Certains acteurs n’ont pas cette chance, ils jouent face à une perche avec une balle dessus qui représente la future animation. Abigail Chu et Delphine Chanéac, qui jouent respectivement, Dren, jeune et adulte sont des actrices étonnantes et très convaincantes. Pouvoir les regarder dans les yeux et les voir plutôt qu’une animation par ordinateur est une chance.

Qu’est-ce qui vous a choqué ou surpris dans le script ?
C’est le script le plus étrange et le plus choquant que j’ai été amené à lire. C’est très sombre et c’est étonnant de voir combien de barrières étaient franchies dans ce script. Je savais qu’un script venant de Vincenzo allait être une chose étonnante.

Etiez-vous surprise qu’un studio s’empare finalement du film ?
Ce fut long. Vous savez, vous travaillez sur un film et rien ne se passe pendant 2 ans, et là vous pensez qu’il ne se passera plus rien. C’est étonnant qu’un film qui occupe un espace qu’aucun autre film n’a occupé jusque là ne sorte pas. Alors, quand nous avons enfin la sortie grandiose que nous avons, c’est plutôt étonnant, audacieux et un petit peu fou.

Comment s’est déroulé votre première rencontre avec Delphine ?
C’était fascinant et très intéressant parce qu’elle a le rôle le plus complexe du film. Elle en est le personnage principal mais elle n’a pas de dialogue. On s’est vite rendu compte que c’est une actrice brillante pour pouvoir jouer comme ça. Sans cela le film n’aurait pas fonctionné. Elle est nature, intense et humaine.

Quel est votre avis personnel sur le côté éthique de ce qui se déroule dans le film ? En tant que femme et par rapport à ce qui se passe à la fin du film...
Tourner ça était plutôt horrible. Je ne vais pas être très diplomate à ce propos mais avoir Delphine avec moi était une bonne chose mais cette partie du tournage était horrible.

Et ça fait quoi de travailler avec Vincenzo ?
C’est dingue parce que c’est un génie visuellement parlant et être amené à travailler avec quelqu’un qui a un tel regard est très intéressant. C’est une expérience unique.

Pensez-vous qu’un film comme celui-ci mérite une suite ? Soyons francs, il peut être comparé à La Mouche de Cronenberg et la fin est ouverte aux suites.
Je ne sais pas. Généralement les suites ne sont pas bonnes mais il y a des exceptions. Je n’y avais pas forcément pensé et je n’ai rien entendu de la sorte.

Justement, y a t-il des films comme La Mouche, que Vincenzo vous a demandé de regarder avant ?
Non et je trouve que c’est plutôt bon signe quand un réalisateur ne vous demande pas ça. C’est très clair qu’il s’en est inspiré en tout cas. Une anecdote marrante c’est qu’on avait dans le film, un électricien qui ressemblait à David Cronenberg et ça nous a bien fait rire.

Splice sort 30 juin 2010 en France.

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